La nouvelle initiative de l'équipe de Valérie Plante ne passe pas du tout auprès des automobilistes

Colorées, décorées d'oeuvres artistiques signées Thaïla Khampo en collaboration avec l'organisme MU, elles s'inscrivent dans une volonté claire: offrir des coins de repos, réinventer l'espace public, et tenter d'injecter un peu de poésie dans le béton montréalais.

On parle de bancs, de verdure, de couleurs, d'espaces conçus pour faire une pause, jaser, souffler un peu dans un cadre urbain qui, il faut le dire, peut parfois étouffer.

L'objectif semble louable. Et d'ici peu, ce seront 24 de ces placettes qu'on trouvera un peu partout dans le quartier, incluant les déjà bien connus Quais Masson et Saint-Zotique convivial.

Mais sur le terrain ou plutôt sur l'asphalte, les réactions ne sont pas toutes aussi douces que les intentions.

Il suffit de jeter un coup d'oeil en ligne pour le constater: plusieurs citoyens sont furieux. Le mot n'est pas trop fort. Les critiques pleuvent sur ces installations jugées mal pensées, mal placées, voire inutiles.

Certains dénoncent le fait qu'elles soient situées juste à côté de bacs à ordures ou qu'elles occupent des emplacements de stationnement précieux pour les commerces du coin.

D'autres moquent carrément le choix d'installer des bancs au beau milieu de la circulation, là où respirer un peu de calme semble bien difficile.

Ce qui ressort, ce n'est pas seulement une critique de forme ou d'esthétique. C'est un véritable malaise, une impression d'être mis de côté dans les décisions prises par l'administration. Beaucoup de commentaires pointent du doigt un sentiment d'urgence mal placé.

Quand les rues sont en piteux état, que les infrastructures souterraines sont à refaire, que le transport collectif est défaillant, pourquoi investir dans ce genre de projet maintenant?

Certains internautes vont plus loin, voyant dans ces initiatives « une guerre déclarée aux automobilistes », un plan caché pour étouffer le commerce local et transformer la ville sans en consulter ses habitants.

La méfiance est palpable. La frustration aussi. D'un côté, il y a ceux qui aspirent à un environnement urbain plus humain, plus vert, plus apaisé.

De l'autre, ceux qui jonglent chaque jour avec les cônes orange, les hausses de coûts, les détours imprévus et un sentiment d'essoufflement général.

Ces placettes deviennent alors bien plus que de simples aménagements temporaires: elles cristallisent un malaise, celui d'une ville qui change rapidement, parfois sans prendre le temps de tendre l'oreille à ceux qui la traversent au quotidien.

Source: Petit Petit Gamin