Nathalie Simard brise le silence sur un pan de sa vie dont elle a eu honte pendant longtemps
Pas de secondaire 2, aucun diplôme. Juste une petite fille qu'on a arrachée trop tôt des bancs d'école pour la jeter dans la jungle du show-business.
Nathalie Simard, aujourd'hui âgée de 55 ans, s'ouvre avec une rare vulnérabilité sur ce pan de sa vie qu'elle a longtemps enfoui dans un coin d'elle-même, dans une entrevue au magazine
7 Jours.
Elle le dit sans détour: elle a eu honte.
Honte de ne pas avoir terminé ses études.
Honte de sentir, parfois, qu'elle ne savait pas « assez » et cette honte-là, elle l'a portée comme un sac à dos trop lourd, pendant des années.
Un chemin qui n'est pas celui qu'on choisit, mais qu'on apprend à aimer
« À neuf ans, que peut bien représenter l'argent? » demande-t-elle, avec une lucidité crue.
Elle en a voulu à son entourage toxique de l'époque de l'avoir privée d'enfance, de normalité.
Cependant, elle a fini par comprendre que le passé ne peut être changé, seulement accepté et ça aussi, c'est une forme d'apprentissage.
Ce qu'elle a appris, en dehors des classes, c'est à survivre.
À exister dans une industrie féroce.
À improviser sa vie, devant les projecteurs.
À se fier à son instinct, même quand il tremblait.
L'intimidation qui n'avait pas encore de nom
Quand on l'a retirée de l'école, Nathalie était soulagée.
Parce qu'elle avait peur, peur de Jeffrey, ce garçon qui la menaçait sans raison, peut-être par jalousie.
« Simard! Je vais te péter la gueule en sang! » disait-il.
Nathalie portait sa célébrité comme une cible.
Être une enfant vedette, c'est aussi ça: l'exclusion, le rejet.
Par contre, à l'époque, on n'appelait pas ça de l'intimidation, car ce mot-là, il n'existait pas encore.
Son absence de connaissances générales, elle en a souffert, mais ce vide, elle l'a comblé autrement.
En s'écoutant, en se formant sur le tas et en s'entourant aussi, parfois de bonnes personnes, parfois non.
Elle parle de son gérant d'autrefois, qui aimait la rabaisser: « Il m'a appris à me tenir debout, à ne pas écouter les voix qui veulent t'éteindre. »
Les vrais professeurs de sa vie
Puis, il y a eu Ève, sa fille, sa plus grande professeure.
Celle qui l'a élevée, dans tous les sens du terme.
Avant même de savoir marcher, Ève lui montrait déjà le chemin.
Elle lui a appris à être une mère, une femme et une guerrière.
Aujourd'hui, Ève est elle-même maman et Maélyse, la petite-fille de Nathalie, est arrivée dans leurs vies avec toute sa douceur et sa force.
« Une enseignante supérieure », comme dit Nathalie.
Une petite boule d'amour qui donne des leçons de vie sans le savoir.
Pas de bac. Pas de diplôme. Mais une réussite bien réelle.
Nathalie le dit avec fierté: « J'ai réussi. »
Non, elle n'a pas de papier encadré à accrocher sur un mur, mais elle a traversé les tempêtes.
Elle s'est tenue debout quand tout voulait la faire tomber.
Elle a élevé une fille extraordinaire et aujourd'hui, elle est grand-maman.
Elle insiste: oui, l'éducation est importante.
Oui, elle veut que Maélyse aille à l'école, qu'elle ait tous les outils pour s'émanciper, mais elle sait aussi que la vie, parfois, enseigne mieux que n'importe quelle classe.
Finalement, elle sait qu'il n'est jamais trop tard pour continuer d'apprendre.
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