Une journaliste marquante du Québec est décédée
Crédit photo: France Bleu
Madeleine Poulin laisse derrière elle un héritage immense après son décès à l'âge de 87 ans, confirmé dimanche par sa famille.
Figure marquante du journalisme québécois, elle a ouvert des portes pour des générations entières de femmes qui rêvaient d'informer, de voyager et de raconter le monde.
Son parcours débute pourtant de manière humble en 1965, alors qu'elle entre à Radio-Canada comme dactylographe.
Rapidement attirée par l'énergie de la salle des nouvelles, elle se taille une place dans un milieu où les femmes se font encore rares.
Sa détermination et son talent l'amènent en 1976 à devenir la première femme journaliste parlementaire à Ottawa, un moment fondateur dans l'histoire des médias québécois.
Trois ans plus tard, elle devient aussi la première correspondante à Paris, confirmant son statut de véritable pionnière.
Madeleine Poulin, première correspondante à Paris, demeure une inspiration pour les journalistes
Son travail l'a menée jusqu'aux zones de guerre, notamment au Liban en 1982, où elle couvrait les événements avec une simple radio ondes courtes pour suivre les développements.
À une époque sans internet, sans téléphone portable et avec peu de ressources, elle parvenait à livrer une information rigoureuse, précise et essentielle.
À son retour au Québec, elle marque Le Point aux côtés de Simon Durivage, où son aplomb, sa culture et sa justesse deviennent sa signature.
Anne-Marie Dussault la décrit comme une « fausse douce », ferme, préparée et incapable d'accepter l'erreur.
Ses grandes entrevues, notamment avec Pierre Elliott Trudeau en 1987 ou Mordecai Richler en 1991, témoignent de son talent unique pour aller au fond des choses avec intelligence et respect.
Madeleine Poulin prend sa retraite en 1997, avant même d'avoir 60 ans, mais son influence traverse toujours les salles de rédaction.
En 2015, la FPJQ lui remet le prix Judith-Jasmin Hommage. Elle confie alors envier les jeunes journalistes, fascinée par les outils modernes qui auraient pu lui faciliter la tâche.
Son regard sur les fausses nouvelles rappelle à quel point elle croyait à la vérification, à la vérité et à la responsabilité publique. Elle incarnait un journalisme humain, exigeant et profondément engagé.
Sa disparition marque la fin d'une époque, mais son oeuvre reste vivante dans chaque femme qui choisit aujourd'hui d'entrer en journalisme en suivant la voie qu'elle a tracée.
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